Ce que pensent les chats !
Ce que pensent les chats
Les chats aiment leur confort, savent comment faire baisser leur stress, ne s’attachent qu’à ce qui leur plaît.
La priorité : le bien-être. La philosophie : manger, jouer, dormir. Il faut connaître un peu de psychologie féline pour apprendre à apprécier leur vision de la vie.
L’attitude chat
Le chat a une présence silencieuse et attentive, souvent proche de celle du psy. Il paraît capable de comprendre les problèmes des humains et de combler leurs vides affectifs. Vous oublieriez presque qu’il est un petit fauve s’il ne vous ramenait de temps en temps un oiseau ou un petit rongeur agonisant. Dégoûtant, mais rien de tel pour vous rappeler qu’un chat… est un chat ! D’ailleurs, vous lui racontez votre vie et il sait tout de vous, en tout cas l’essentiel, mais êtes-vous sûr de bien le connaître et de savoir quels sont ses besoins fondamentaux ?
Moi d’abord
Jamais nous n’oserions dire que le chat est un sale égoïste, mais il est difficile de ne pas le penser : nous voyons bien que, pour lui, « la vie, c’est moi d’abord ». Sans avoir suivi de stages de développement personnel, il a ses trucs pour aller mieux : le ronronnement, qui, contrairement à une idée reçue, n’est pas un signe de contentement mais un réflexe antistress ; le rituel du toilettage, qui lui sert à rester propre mais aussi à se calmer.
Bien des maîtres rêvent de pouvoir mettre en œuvre sa philosophie quotidienne : cultiver les comportements qui apportent bien-être, sécurité et amusement, et éliminer les autres sans se poser de questions. Le plus étonnant est, qu’en dépit de son égocentrisme, le chat réussit, par sa seule existence, à nous remonter le moral quand nous avons du vague à l’âme !
C’est Ma maison !!!
A la minute où vous adoptez un chat, c’est vous qui vivez chez lui. A peine le temps de dire ouf qu’il a déjà ses habitudes : son coin cuisine, ses toilettes – sa litière, qui ne doit surtout pas être déplacée. Sa maison est l’élément essentiel de sa vie.
En déménageant, vous lui infligez un des pires stress qu’il puisse subir. En appartement, pensez à recréer le territoire de chasse dont il dispose dans la nature. Inutile d’apporter des souris. Des endroits pour se cacher, des étagères, des armoires pour grimper, sauter, faire semblant de chasser font l’affaire. Naturellement conçu pour régner sur un territoire de trois ou quatre hectares, il est très heureux dans un deux-trois pièces, à la condition d’y trouver des distractions.
Le chat qui s’ennuie déprime, devient boulimique et obèse, ou hyperactif et agressif, et perd tout sens de la propreté : il devient un névrosé qu’il faut conduire chez un vétérinaire psy !
Choisir son maître
C’est indéniable : votre présence lui fait du bien, votre chat est attaché à vous. Mais n’attendez pas qu’il vous aime comme vous l’aimez, assure Joël Dehasse, vétérinaire psy. Il ne vous quitte pas d’un pouce – et, s’il est issu d’une race orientale, il vous suit quand vous lui proposez une promenade –, il reconnaît votre voix, votre pas, le moteur de votre voiture… Mieux : il peut se laisser mourir quand vous décédez. Mais si les conditions de vie que vous lui proposez ne le satisfont plus, il part s’installer ailleurs. Accueilli amicalement, il investit ses hôtes comme s’il était chez lui depuis toujours. Ce qui compte pour un chat, c’est son confort physique et psychologique.
Ne l’oubliez jamais : vous croyez adopter un chat, or c’est lui qui vous adopte. Et vous n’êtes pas son « maître », ni un chef de meute comme pour le chien, mais un égal, un substitut nourricier en charge de son bien-être.
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Être exigeant
Le chat est exigeant. Quand il a choisi une marque d’aliments, vous êtes obligé de vous plier à sa décision. Et pour le séduire, il ne suffit pas de le nourrir, il faut savoir jouer avec lui. Or, seuls les jeux qui lui rappellent qu’il est un chasseur le passionnent vraiment.
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Son scénario favori : poursuivre une proie, se dissimuler pour mieux bondir, la capturer, lui donner des coups de patte, la mordre, la reposer, la reprendre. A vous de trouver des objets susceptibles d’évoquer l’oiseau ou le rat de ses rêves, et de laisser traîner des sacs en papier, des boîtes en carton dans lesquels il pourra se cacher.
Votre chat adore dormir avec vous, car vous êtes une source de chaleur. Seulement, il dort dix-sept heures par jour… mais pas aux mêmes moments que vous. Il est au mieux de sa forme quand vous vous couchez. Ravi de votre présence, il mordille vos orteils et vos mollets, bondit sur le lit, traverse la pièce à fond de train. Et, vers 5 heures du matin, il est souvent pris de fringale. Bien sûr, il est incapable de se servir tout seul. Résultat : comme la majorité des propriétaires de chat qui dorment avec lui, vous souffrez de troubles du sommeil. Heureusement, en prenant de l’âge, la plupart des chats s’assagissent.
Les chats multiplient les partenaires
Sauf exception, les chats n’ont pas de vie de couple stable. Et ils pratiquent l’inceste, bien qu’ils optent plutôt pour un ou une partenaire n’ayant pas la même odeur et provenant donc d’une lignée différente. En matière de sexe, le chat bat n’importe quelle star du porno. « Six amants en quatre heures, près de vingt copulations par jour pour la chatte, seule femelle animale à éprouver d’authentiques orgasmes », nous apprend Joël Dehasse. Et pour le chat mâle, « en moyenne, neuf chevauchements et une quinzaine de copulations par jour ».
Mais cette vigueur, peu de propriétaires de chats citadins l’observent, car la vie en appartement est peu compatible avec la sexualité féline. Bruyante autant que frénétique, elle entraîne généralement l’obligation de faire castrer le mâle et opérer la femelle. A moins de supporter les hurlements de la chatte en chaleur ou les marquages urinaires nauséabonds du mâle qui veut signifier qu’il est chez lui.
Se laisser guider par le plaisir
Votre chat ne miaule que pour vous. « Les chats sauvages adultes ne miaulent pas, seuls les chatons le font, souligne Joël Dehasse. Quand le chat s’adresse à un congénère, il pousse des cris – de guerre, de séduction et autres – sans rapport avec “Miaou”.
Son cri d’amour s’énonce “Eu-eu-e”. Le miaulement est un appel au maître. Dépourvu de sens, il sert à transmettre l’émotion du moment. La joie, le plaisir se disent “Mê” ou “Mié” ; les émotions pénibles, par des sonorités plus graves, “Mou”, “Mo” ou “Mô”. »
Pour s’adresser à lui, préconise Marie-Claude Bomsel, vétérinaire (professeure au Muséum national d’histoire naturelle et auteure de Leur sixième sens. Les animaux sont-ils plus « sensés » que nous ? – Michel Lafon), n’ayez pas honte d’utiliser le ton de voix infantilisé (« Oh, le joli minou, il est mignon le chachat… ») qui fait dire à vos proches : « Tu deviens gâteux avec cette bête. » A cause de sa fréquence, dans les aigus, et de son rythme, les chats l’adorent.
Si vous voulez discuter avec votre chat, placez-vous à cinquante centimètres de lui. Car s’il voit six fois mieux que vous dans l’obscurité, il est terriblement myope, voit flou et discerne mal les couleurs. Sa myopie explique que, parfois, à l’extérieur de la maison, il paraît effrayé par son humain familier. En fait, il vous repère surtout à l’odeur.
Au terme de cette exploration de l’univers félin, vous aurez compris que même s’il dort les deux tiers du temps, le chat n’est pas une peluche que l’on installe chez soi pour se distraire, mais un petit fauve guidé par la quête du plaisir. Ne l’oubliez jamais. Sinon il vous le rappellera : en vidant le contenu de son intestin ou de sa vessie dans votre lit, ou plus radicalement, en vous faussant compagnie.
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